Il y a lieu ici d’insister sur le fait que ce changement de nom n’est pas une rupture, mais plutôt l’accomplissement d’un processus qu’avait initié en son temps Fralahey.
Si nous relisions les documents qui ont porté notre Unité Pastorale sur les fonts baptismaux (lien), nous y retrouvons l’origine de son nom :
FraLaHey est le nom choisi pour désigner cette communion d’Église qui rassemble désormais en une Unité Pastorale les communautés catholiques Francophones de Laeken et du Heysel.
et son objectif, qui, si l’on se met dans la situation de 2002 où ces quatre paroisses ne se connaissaient pas, était déjà plus qu’ambitieux :
Rapidement, il est apparu qu’une Unité Pastorale devait s’envisager comme une collaboration dans la complémentarité et le respect de nos spécificités.
On peut dire que depuis 2002 bien du chemin a été parcouru, nous avons appris à mieux nous connaitre, à collaborer toujours avec plus de fruits. Chacun mettant au service de l’Unité ses points forts.
Ceci a entraîné peu à peu des modifications structurelles importantes ; la plupart des sacrements (baptêmes, d’initiation …) et services (Entraide, visiteurs de malade …) ne se pensent plus en terme de collaboration, mais comme une association*. C’est-à-dire la volonté de réunir des forces pour un but commun en excluant toute volonté de subordination. Cette union de quatre paroisses a donné naissance à une entité qui ne peut plus uniquement se définir en rapport à ses entités fondatrices.
Ce point a toute son importance, car les paroisses bruxelloises sont étroitement liées à leur histoire qui leur fixe un territoire, un cadre linguistique bilingue : il y a une pastorale francophone et une pastorale néerlandophone. Mais la réalité bruxelloise actuelle est tout autre ; l’étanchéité entre la pastorale francophone et néerlandophone n’est plus aussi prééminente, il y’a l’arrivée en outre des communautés d’origine étrangère (les COE), mais aussi d’autres communautés qui se développent comme noyau de vie chrétienne et se greffent sur une paroisse, au point d’en devenir parfois même le seul vrai moteur !
Le pape François rappelle d’ailleurs cette définition de l’Église qui par nature est missionnaire, non repliée sur elle même, mais envoyée à tous les hommes.
Pour nous aider à nous libérer de cette contrainte géographique et linguistique, pour que notre message soit bien envoyé à tous les hommes, quoi de plus normal dans la grande tradition catholique que de se placer sous le patronage d’un saint homme, qui nous rassemble malgré nos différences linguistiques, sociales, laïcs ou ordonnés, et qui nous sert de guide et de modèle .
Notre Unité est encore jeune. Elle doit se nourrir quotidiennement de la parole de Dieu pour grandir dans la connaissance du Christ. Comme Joseph Cardijn elle doit concentrer ses efforts à réaliser le plan de Dieu dans l’humanité. Que chacun se mette à la recherche de Jésus, à son niveau et participe ainsi activement à la construction de l’Église sans distinction aucune, car l’Église c’est moi, c’est toi, c’est nous. Et comme le disait souvent Joseph Cardijn :
Chacun vaut la peine
Le choix de Joseph Cardijn comme (saint) patron de la communauté n’est évidemment pas le fruit du hasard. Joseph Cardijn , incarne parfaitement cette mission missionnaire de l’Eglise voulue par le pape Francois : » quand l’Eglise perd ce courage apostolique, elle devient une Eglise à l’arrêt. Ordonnée, belle : c’est très beau mais sans fécondité, parce qu’elle a perdu le courage d’aller dans les périphéries, là où il y a de très nombreuses personnes victimes de l’idolâtrie, de la mondanité, de la pensée faible« . Ce fut là toute la mission de Joseph Cardijn, même lorsqu’il n’était encore que « le petit vicaire de Laeken » ; aller vers les oubliés de la société, vers ceux qui ne sont plus que des statistiques et leur rappeler « La vie d’un jeune travailleur, d’une jeune travailleuse vaut plus que tout l’or du monde« .
Laeken est un des quartiers de Bruxelles où la population d’étrangers est la plus élevée. Choisr Joseph Cardijn est donc le signe par excellence de la volonté d’ouverture, d’intégration et de respect mutuel des habitants, quels que soient leur culture, leur lieu d’origine et même leur croyance religieuse. À eux tous, ils forment l’Église universelle, le Corps du Christ ressuscité. C’est pourquoi, non loin de là où Joseph Cardijn travailla, on a voulu rassembler dans un lieu de communion fraternelle les différents acteurs sociaux de l’Unité.
Ce qui vient en tête quand on évoque Joseph Cardijn, c’est avant tout son action sociale: la création de la JOC en 1924. Mais plus qu’un militant, c’était un prêtre amoureux de l’Église.
À l’époque, le clergé craint par-dessus tout de voir les ouvriers tomber sous l’influence du Parti Communiste. La création de la JOC permet donc à l’Église de conserver un ancrage fort chez les jeunes travailleurs. Issu d’un milieu populaire de Schaerbeek, le jeune abbé Cardijn voulait avant tout rapprocher les fils d’ouvriers de l’Église catholique.
Ordonné prêtre en 1906 par le cardinal Mercier, Joseph Cardijn avait été fait cardinal en 1965 par le pape Paul VI. Décédé deux ans plus tard à 84 ans, il est aujourd’hui enterré en l’église Notre-Dame de Laeken.
Si les travaux du tribunal n’ont commencé que récemment, la réflexion est ancienne. En 1997, quelques militants de la JOC qui avaient connu Mgr Cardijn ont entamé une réflexion à l’occasion des trente ans de son décès. C’est ainsi que fut créée la Fondation Internationale Joseph Cardijn. Plus tard, les membres ont estimé le temps venu de lancer une enquête en vue d’une béatification. Et c’est le président de cette même fondation, M. Guy Tordeur, qui a été nommé « postulateur« .
Ancien de la JOC, Guy Tordeur est aujourd’hui secrétaire fédéral de la CSC Bruxelloise. « On dit qu’une fois jociste, on le reste à vie« . Pourtant, ce n’est pas l’action sociale qui séduit le plus ce militant syndical. « En premier lieu, c’était un homme d’Église; ses discours se terminaient généralement par une profession de foi en Jésus-Christ et en l’Église. À plusieurs reprises, il est aussi allé témoigner personnellement de sa fidélité aux différents papes. »
Bien avant le concile Vatican II, Joseph Cardijn a mis en œuvre l’apostolat des laïcs. Une innovation pour cette époque marquée par le rôle central du prêtre. Son livre « Laïcs en première ligne« , paru en 1963, approfondit cette idée de responsabilité des fidèles.
Jacky TRIFIN
Pape Francois : « Ceux qui ne marchent pas par peur de se tromper, a-t-il conclu, sont encore ceux qui se trompent le plus gravement »
(*) Une paroisse est mandatée par l’évêque du diocèse pour une triple mission, reçue du Christ lui-même : Célébrer Dieu : Père, Fils et Esprit, annoncer la « Bonne Nouvelle » du Christ, servir nos frères dans la vie quotidienne. C’est d’ailleurs là sa définition théologique, elle doit donc être apte à remplir pleinement ses trois missions pour répondre à sa définition.
MERCI pour le beau message ci dessus. Il met très bien en lumière la mission de notre EPU. Ce changement de nom est très « pertinent ». En donnant comme guide Joseph Cardijn à l’ancienne FRALAHEY, un nouveau souffle pour allez vers l’autre et vers les autres lui est offert.
Bravo pour le choix du nom UNITE J.CARDIJN.