Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie


4e dimanche de Carême C : Luc 15, 1-3.11-32

On connait ‘bien’ ces paraboles du chapitre 15 de l’évangile de Luc : la brebis perdue, la drachme perdue, le fils perdu et retrouvé. La liturgie de ce 4e dimanche de Carême C ne retient que la dernière des trois. Elle prend cependant soin de rappeler le contexte dans lequel Jésus aurait raconté ces paraboles :

« Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : ‘Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux !’ Alors Jésus leur dit cette parabole : … »

Il y a ceux qui vivent dans le péché mais qui viennent à Jésus pour l’écouter.

Il y a ceux qui se suffisent à eux-mêmes, qui observent rigoureusement la loi garante de leur pureté.

Il y a Jésus qui a choisi son camp, ou, plus exactement, qui a bien perçu où l’envoie sa mission : Jésus, Dieu qui sauve et qui va à la rencontre de ceux qui s’ouvrent à son salut. Ce n’est pas pour rien que ces récits sont étiquetés comme ‘paraboles de la miséricorde’.

 

Voici ce qu’en dit le pape François dans sa lettre de présentation de l’Année Sainte de la Miséricorde : « Dans les paraboles de la miséricorde, Jésus révèle la nature de Dieu comme celle d’un Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous le péché et vaincu le refus, par la compassion et la miséricorde. Nous connaissons ces paraboles, trois en particulier : celle de la brebis égarée, celle de la pièce de monnaie perdue, et celle du père et des deux fils (cf. Lc 15, 1-32). Dans ces paraboles, Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Evangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le cœur d’amour, et qui console en pardonnant. … Comme on peut le remarquer, la miséricorde est, dans l’Ecriture, le mot-clé pour indiquer l’agir de Dieu envers nous. Son amour n’est pas seulement affirmé, mais il est rendu visible et tangible. D’ailleurs, l’amour ne peut jamais être un mot abstrait. Par nature, il est vie concrète : intentions, attitudes, comportements qui se vérifient dans l’agir quotidien. La miséricorde de Dieu est sa responsabilité envers nous. Il se sent responsable, c’est-à-dire qu’il veut notre bien et nous voir heureux, remplis de joie et de paix. L’amour miséricordieux des chrétiens doit être sur la même longueur d’onde. Comme le Père aime, ainsi aiment les enfants. Comme il est miséricordieux, ainsi sommes-nous appelés à être miséricordieux les uns envers les autres. » (Le visage de la miséricorde, 9).

 

En Jésus, Dieu manifeste sa miséricorde en allant à la rencontre de ceux qui sont perdus, en restant patiemment attentifs à ceux qui s’égarent, en accueillant à bras ouverts ceux qui, même timidement, s’ouvrent à sa proposition d’amour, en dénonçant les relations de servilité, en instituant « l’amour fraternel » comme norme de la relation entre Dieu et les humains, et des humains entre eux.

 

Helder Camara médite ainsi :

Enfant prodigue qui es aux cieux,

Fils que la confiance a sauvé

et qui a servi d’exemple

à des milliers de prodigues,

jeune homme qui as éprouvé l’horreur de l’absence,

le vide du péché,

la nostalgie de la maison paternelle,

aide-moi à prier, en cette veille angoissée,

pour les parents prodigues

dont le péché est de retourner la parabole du Christ

et d’effacer en eux l’image du Christ.

Jean

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