DEUXIÈME DIMANCHE DE L’AVENT


ECOUTER

« Une voix crie dans le désert »… Dans le désert de nos vies soi-disant « connectées », où l’on écoute pour répondre et pas pour comprendre, et si nous prenions le temps de nous arrêter, le temps du silence pour écouter en nous cette voix qui veut se faire entendre ?

Ecouter  pour  nous  laisser  convertir,  pour  nous  laisser  retourner  de l’intérieur.  En  effet,  comment  construire  un  monde  nouveau  si  nous n’écoutons pas la clameur de celui-ci, mais aussi le murmure de celui qui vient, déjà, au cœur de chacun-e ?

Ecouter, accueillir, dire « me voici ! », partager et changer en profondeur. Voilà peut-être notre chemin d’Avent.

Jean  Baptiste  impressionne  parce  que  c’est  un homme authentique. Il fait ce qu’il dit, sans entour-loupettes,  sans  tourner  autour  du  pot.  S’il  se permet d’inviter ceux qui l’écoutent à changer de vie, c’est qu’il s’y est mis lui-même d’abord. Ses paroles et ses actes, il les ajuste le mieux possible. C’est pour cela qu’on peut le croire : parce qu’il est juste.  Qu’il  ne  demande  que  ce  qu’il  est  capable de faire lui-même – et il le demande avec d’autant plus de force qu’il aime ceux à qui il parle, même si c’est avec rudesse. Mais on connaît tous cela : quand on risque de se casser la figure, ce sont ceux qui nous aiment le plus qui crient le plus fort !Or,  qu’est-ce  qu’il  dit,  Jean  Baptiste ?  Qu’est-ce qu’il  demande  et  qu’est-ce  qu’il  conseille ?  Ce qu’il demande, c’est qu’on se convertisse, un mot compliqué  pour  dire  « changer » – non  pas  en surface,  non  pas  quelques  petites  choses  qui  ne pas bien, mais changer en profondeur, changer de mentalité, d’état d’esprit, changer son regard sur les autres et sur les choses.

« Ils  ont  donc  besoin  d’une  conversion écologique,  qui  implique  de  laisser  jaillir   toutes  les  conséquences  de  leur  rencontre   avec  Jésus-Christ  sur  les  relations  avec  le monde qui les entoure. »

Pape François, Laudato Si’ (217)

Si vous voulez reconnaître Dieu qui vient, dit-il en substance, il est plus que temps de changer votre fusil d’épaule – et il propose un petit programme :

1° préparez-vous à l’accueillir. Or, peut-être qu’on n’accueille jamais mieux quelqu’un que lorsqu’on a appris à le connaître un peu – en ayant vécu avec lui certains événements forts, échangé des idées, dialogué en vérité, etc. Pour le coup, Jean Baptiste nous dit que ce qui plaît à Dieu, ce ne sont pas des plats mitonnés ni des vêtements de luxe, mais des cœurs  purs,  des  gens  qui  ne  s’encombrent  pas d’eux-mêmes, qui ne sont pas toujours là à dire : « moi-je » mais qui se plaisent à dire aussi souvent que possible : « me-voici » ;

2° n’oubliez pas qu’on ne se convertit pas soi-même, tout seul, dans son coin, mais qu’on se dispose à l’être, qu’on se laisse convertir – qu’il faut donc faire de la place en soi à  celui  qui  nous  aidera  à  changer  de  mentalité. Le temps de l’Avent, c’est un temps de nettoyage : il s’agit de se débarrasser de tout ce qui fait de l’ombre, de tout ce qui pèse, pour laisser agir la lumière, la chaleur et la joie de Noël.

Extrait de « Pistes pour un Avent Solidaire »

Édité par Action Vivre Ensemble et sélectionner par Jean O.

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