« Faire le choix de Dieu »
A travers l’évangile de ce dimanche de la Sainte Famille, on voit à quel point l’Enfant-Jésus se fait dépendant de son père et de sa mère. Et ici, Joseph, le juste, est plus particulièrement gardien, protecteur, nourricier, du Rédempteur et de sa Mère.
En fait, Hérode cherche à tuer l’Enfant de la crèche, Jésus. La violence est partout. Joseph, le taiseux, se pose des questions, réfléchit et cherche le bien, ce qui est juste, ce qui est bon pour la famille. En ces temps de violence, Joseph est averti par un ange, qui l’invite à fuir en Egypte.
La violence s’attaque à la racine de la vie, au germe. Nous croyons que l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, Jésus Christ, est la racine de la vie, l’espérance de nos vies. Dieu protège ce germe de vie. Joseph écoute le Seigneur et fait le choix de faire la volonté de Dieu. Il prend Marie et l’enfant et émigre en Egypte afin d’éloigner la famille du danger, de la violence, et de la mettre à l’abri, en lieu sûr.
Dieu l’avertit, Dieu lui communique ce qui est bon, pour sa famille, et par là, ce qui est vital pour toute la famille humaine. La violence attaque toujours là où se trouve l’espérance de nos vies. Cette fuite en Egypte sauve l’enfant, le Rédempteur promis, lui permet de se développer, de s’exprimer, de prendre consistance, de se déployer. Ainsi, l’enfant Jésus devient comme beaucoup de personnes de par le monde, un réfugié, tributaire du bon accueil que lui réserve les autres. Il demande comme d’autres à être reconnu comme un être humain par les membres d’une autre nation. Son départ en Egypte lui permet aussi d’en revenir, de se lier un peu plus à l’histoire de son Peuple. Ici, nous pourrions nous rappeler et méditer la sortie d’Egypte des hébreux vers la terre promise.
Dans le monde qui est le nôtre nous sommes renvoyés à ces images quotidiennes sur nos petits écrans : les personnes fuyant leur pays, au péril de leur vie, des colonnes de misère, voyageurs sans bagages, errants, ballotés, pourchassés, fatigués, harassés … Toutes ces familles disloquées, par les drames de notre planète ; tant d’autres de nos société modernes, composées, décomposés, recomposées…toutes ces personnes cherchent un meilleur, quelque chose qui les sécurise, qui leur donne le bonheur, la dignité.
Où est ma sécurité ? Où trouver mon bonheur ? Où est ma dignité ?
Où est ma rédemption ?
Je dirais plutôt qui est mon Rédempteur, le Rédempteur de mon âme ?
Avec Joseph, nous sommes appelés à être « acteurs de l’histoire du salut ». Qu’en nous croisse « l’homme intérieur », l’être d’Ecoute de la Parole du Tout Autre, si discret. Parfois Il se mêle à nos songes.
Comme Jésus nous l’enseigne, prions pour le don de l’Esprit, qui nous donne « une vraie sagesse » et l’audace de nous lever même dans la nuit pour protéger la vie, l’enfant et la mère, partout où nous sommes.
Sauver la Famille humaine, restreinte et universelle, les liens familiaux, les véritables « traditions » n’est-ce pas « accomplir la Parole ». Vivre comme la Sainte Famille, les traversées que la vie nous impose, accepter pauvrement les déracinements, sortir de nos conforts, traverser nos peurs dans la confiance à une parole, celle de Dieu, celle du frère ou de la sœur, n’est-ce pas passer avec Joseph et la Saint famille, de la nuit à la lumière ?
Cette famille porte en elle de nombreux signes qui peuvent provoquer nos familles, aujourd’hui, et les éclairer : elle vit un amour totalement donné dans la confiance ; elle est à l’écoute de la parole de Dieu, qui dépasse les projets personnels ; elle sait prendre des risques qui s’inscrivent dans l’espérance. Comme tout jeune couple, Marie et Joseph avaient des rêves et des espoirs. Joseph était un habile charpentier, aussi leur avenir était assuré. Soudain quelque chose vient tout bouleverser : la maison dans une étable, la fuite en Egypte, la longue attente avant de pouvoir revenir en Galilée. Au milieu de tous ces contre temps, ils restent fidèles l’un à l’autre et élèvent le Fils de Dieu.
Beaucoup de personnes ayant des responsabilités familiales admettent que, face aux mutations rapides de la société, elles ne savent jamais ce qui les attend au tournant. La bonne volonté de Joseph d’avancer à l’aveuglette, selon l’inspiration de l’Esprit, pourrait servir de modèle à plusieurs. N’hésitons pas à prier, à demander au Seigneur la lumière de Son Esprit. Les anges livrent les massages de Dieu. Nous pourrions réfléchir à notre propre ange gardien. Son rôle n’est-il pas de nous éclairer, nous garder et nous guider ?
Risquons avec Lui la Confiance, dans la foi, celle du Fils de Dieu qui « riche qu’il était se fit pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté » et faire de nous une seule et même Famille, celle des enfants de Dieu.
Pour conclure je vous propose de prier, de prendre à cœur, pour que chaque pays prenne les moyens nécessaires pour faire de l’avenir des enfants une priorité, particulièrement de ceux qui sont en souffrance.
Apprends-nous Seigneur à faire le choix de Dieu en toute circonstance.
Marija