Le mariage chrétien
Un mariage n’a pas plus de chances de réussir s’il est bien préparé, mais si les fiancés peuvent au moins en entrevoir la beauté, sa correspondance aux désirs les plus profonds et les plus nobles de l’homme, ils auront le désir de s’acheminer dans cette direction.
Si le sacrement du mariage n’apparaît pas dans leurs vies comme une lumière qui éclaire la nuit de l’humanité, il n’a aucun intérêt, mis à part l’instinct de socialisation qui caractérise l’espèce humaine.
Il durera alors les quelques années que la sociologie nous a indiquées comme « physiologiques » pour les relations hétérosexuelles humaines: 2-3, c’est-à-dire le temps de sevrage du petit né de cette relation (à noter, en passant, que les relations homosexuelles – qui n’ont pas de descendance à sevrer – durent bien moins que cela).
Le sacrement ne s’oppose pas à la réalité humaine du mariage, ni ne s’y ajoute “de l’extérieur”, mais il l’élève par l’action de la Grâce à sa perfection et le rend réellement icône de la Trinité, c’est-à-dire image visible de la manière dont le Père, le Fils et le Saint Esprit se relationnent. Vivre cette réalité est justement ce qui rend profondément heureux l’homme, parce que l’homme se réalise « dans le don sincère de soi » (GS 24), même si nous faisons tous les jours l’expérience du péché et de l’idolâtrie du “moi” qui le voilent.
Dans l’accompagnement des hommes et des femmes d’aujourd’hui, nous devons agir comme Jésus avec les disciples d’Emmaüs :
- En premier lieu Il s’approche : il est nécessaire d’être proche des autres, aller à leur rencontre, ne pas attendre qu’ils se manifestent, car l’homme moderne, repus et obnubilé par le matériel, ne ressent plus de désir spirituel. Non pas qu’il n’existe plus (pour preuve, l’infélicité diffuse), mais le rythme accéléré de nos vies nous prive du temps nécessaire pour nous connecter avec notre humanité. L’homme sait qu’il n’est pas heureux, mais il ne sait pas pourquoi et donc il se trompe régulièrement de cible (ce qui est l’étymologie du mot “ péché”) en essayant par des objets ou des “voyages”, hors de lui et de son histoire, d’atteindre ce bonheur auquel il sent qu’il a droit et qui semble lui échapper continuellement.
- En deuxième lieu, Jésus pose des questions. Nous avons souvent l’habitude de “débobiner” nos catéchèses au-dessus des gens, sans les avoir écoutés ou interrogés, donc souvent nous ne savons même pas qui nous avons en face: de cette manière, nos discours ne peuvent les atteindre, car nous parlons une langue qui leur est étrangère, dont souvent ils ne connaissent pas les mots ou ne leur donnent pas la même signification (p ex. que signifient “morale”, “conversion”, “don de soi” “AMOUR” ?).
- Ensuite, Jésus fait une chose qui aujourd’hui nous rebute et nous semble peu polie: il les appelle “lents à comprendre”, presque une insulte pour des Juifs pieux comme eux. Et pourtant cela est nécessaire : situer exactement les personnes là où elles sontc’est les situer dans la vérité, car c’est par ignorance que les hommes vivent ainsi, comme nous le rappelle St. Pierre le jour de la Pentecôte, et nous avons à le leur montrer pour qu’ils passent “des ténèbres à son admirable lumière”. C’est cela “l’appel à la conversion”, qui n’est pas en premier lieu une invitation à être “meilleur” (de qui? pourquoi? comment?), mais à écouter une Parole qui illumine et donne sens à la vie.
- Enfin Jésus enseigne: oui, car l’homme ne connaît pas par lui-même la Vérité, elle doit lui être révélée. Face à la croyance bien enracinée que “chacun a sa vérité et que toutes sont équivalentes” (ce qui s’appelle « relativisme »), nous devons cependant témoigner que seul Jésus est la vérité intégrale de l’homme, qui peut le conduire à son épanouissement. Le tout “avec douceur et respect”, comme nous enseigne St. Pierre, mais sans compromis nuisibles pour l’homme.
Pour bien comprendre le sacrement du mariage, nous avons un outil extraordinaire et magnifique: les 187 catéchèses de Saint Jean-Paul II sur la théologie du corps (5 octobre 1979 – 28 novembre 1984).
Jeune prêtre et puis évêque, Jean-Paul II avait compris l’importance “d’apprendre à aimer” aux hommes car “l’amour humain est la voie privilégiée que Dieu a choisie pour révéler soi-même à l’homme et c’est dans cet amour qu’il l’appelle à une communion dans la vie trinitaire”. “Seulement le rocher de l’amour total et irrévocable entre l’homme et la femme peut fonder la construction d’une société qui soit une maison pour tous les hommes.” (Discours de Benoît XVI pour le XXV anniversaire de la fondation de l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, 11/05/2006).
Pour Jean-Paul Aujourd’hui l’amour humain montre toute sa faiblesse : il est donc nécessaire d’“apprendre à aimer”.
En pratique, comment cela se passe ?
Cette préparation est assurée par le clergé de l’Unité Pastorale. Mais il est indispensable que des couples laïcs, formés pour cela, complètent cette formation en apportant leur expérience de vie dans le mariage chrétien. De plus, le couple a aussi l’occasion de rencontrer et de parler à d’autre couples qui font la même démarche. Dans cette optique, la préparation consiste en deux composants fondamentaux:
- Quelques rencontres auprès de l’un de membres du clergé, étant donné qu’un couple n’est pas l’autre, ces rencontres permettent de bien adapter la préparation à chaque couple.
- Une série de 7 à 9 rencontres d’environ 1 heure avec une équipe composée par un membre du clergé de l’Unité Pastorale et quelques couples qui permettent de bien adapter la préparation à chaque couple, en partant de leur propre expérience.
Sérieux ne veut évidement pas dire triste, ni ennuyeux. Cette aventure qui mène au mariage se fait dans la joie et l’enthousiasme de la perspective de la vie passionnante qui s’ouvre au couple.
Comment s’inscrire ?
Suivant la disponibilité du couple, cette préparation dure environ 6 mois. Voilà pourquoi il est impérativement demandé de faire la demande à l’Unité Pastorale au minimum 6 mois avant la date présumée de la célébration du mariage.
Formulaire en ligne d’inscription à la préparation au mariage
Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à vous adresser à l’un des secrétariats de l’Unité qui fera suivre la demande.