29 ème Dimanche ordinaire
Sans tarder, le Seigneur fera justice à ses élus qui crient vers Lui jour et nuit. Voilà la promesse du Seigneur dans l’évangile de ce jour. Et dans la première lecture, nous entendions cette étrange histoire du peuple hébreu errant à travers le désert,
qui rencontrant une tribu ennemie, réussit à en triompher, non seulement grâce à son combat, mais simplement d’abord et avant tout grâce à la prière opiniâtre de Moïse.
Ces textes de la Bible qui nous sont proposés aujourd’hui nous disent une chose apparemment très simple : si tu pries, tu es écouté. Oui mais voilà ! Notre expérience dément cette affirmation de la Bible. Il nous est arrivé à tous un jour d’avoir des demandes urgentes à formuler à Dieu, de les formuler avec la plus grande intensité, de mettre dans cette prière tout notre espoir, toute notre confiance, et de ne pas être exaucé.
Je pense toujours à cette petite fille qui disait : « Moi, je ne prie plus. Vous pouvez dire tout ce que vous voudrez, je ne prierai plus. » Et comme on lui demandait pourquoi, elle répondit : « Ma grand-mère était malade, elle avait un cancer. Je vous assure que j’ai prié avec ferveur, tous les jours…et ma grand-mère est morte. » Alors est-ce que Dieu ment ? Ou est-ce nous qui ne savons pas prier ? Autre chose : certains disent que Dieu n’intervient pas dans le cours des choses, aussi bien dans le cours de l’histoire que dans les affaires de la nature, un tremblement de terre, par exemple ou une maladie. Il laisse les hommes à leur entière liberté. Raison de plus pour nous dire alors : dans ce cas, à quoi sert la prière, si Dieu ne change pas le cours des choses, s’Il nous laisse entièrement libre ?
Pourtant, voilà que Jésus insiste aujourd’hui auprès de nous en disant : Il faut prier sans cesse et sans jamais se lasser.
On va essayer de comprendre cela.
Notre monde est un monde qui vit dans la peur : peur de l’avenir, peur du terrorisme, de la guerre, de l’islam. On a peur de tout, même de faire des enfants. Jésus dit : tout cela vient de ce que vous n’avez pas ce regard de foi sur le présent que seule peut vous donner la prière.
Si vous baissez les bras, vous serez soumis à cette tentation perpétuelle de la peur, de l’angoisse de l’avenir. Et son histoire de la veuve qui va casser les pieds du mauvais juge jusqu’à ce qu’il lui règle son affaire ne veut au fond rien dire d’autre que celui qui veut tenir debout dans cette existence de tous les jours, doit être un homme de prière.
Encore faut-il bien nous entendre sur ce qu’est la prière.
Si vous dites : « Seigneur, Seigneur, ma grand-mère a le cancer et elle va mourir, débrouille-toi pour faire un petit tour de passe-passe . » cela ne marche pas. Je pense à ce mot de st Augustin : « Dans la prière, il ne s’agit pas d’instruire Dieu, mais de construire l’homme. » ou encore à cette autre comparaison de Denis l’Aréopagite je crois : « Tu es dans une barque amarrée au rocher. Tu tires sur la corde, le rocher ne bouge pas, c’est la barque qui s’approche du rocher. Il en est de même de la prière : tu ne vas pas changer Dieu, mais tu vas par la prière, te rapprocher de Lui. Tu vas pouvoir porter sur ce monde le même regard que Dieu, un regard d’amour. »
La prière c’est avant tout cela : une conversion du regard qui fait que nous attendons tout de Lui, que nous savons voir bien au-delà du petit moment pénible parce que nous savons que Dieu est bon et que notre douleur ne sera pas éternelle.
La prière nous transforme peu à peu.
Parfois je me demande si vraiment nous pourrons répondre à l’interrogation très dure de Jésus : Quand je reviendrai, y aura-t-il encore la foi sur la terre ? sous-entendu : est-ce qu’il y a encore des gens capables de prier avec ténacité, avec opiniâtreté, dans la longue durée de l’existence d’un monde, où dominent encore aujourd’hui le mal, la misère, la souffrance ?
Y-a-t-il encore des gens qui ne baissent pas les bras, qui sont capables de se tourner vers Dieu, de Lui parler, de l’écouter et de travailler à la construction d’un monde nouveau ?
Un seul moyen pour répondre ‘oui’ à la question de Jésus : c’est de continuer ou de nous remettre à prier. Nous avons tous eu la tentation un jour ou l’autre d’abandonner parce que nous ne voyions pas résultats tangibles. Mais retenons l’exemple de saint Anselme ‘si on s’attache à la prière comme on attache un âne à un piquet’, petit à petit, notre prière va s’épurer. On ne dira plus que très peu de choses à Dieu. On ne fera que murmurer : Que ton Nom soit sanctifié, que ta volonté soit faite. Et Dieu nous accordera ce qui est juste et vraiment utile et nécessaire.
Père Mohan
Bonsoir Père,
j’ai lu avec intérêt votre commentaire sur la prière.
je me permet de vous confier mon ressenti : Je suis incapable de dire un chapelet, j’ai l’impression d’être un moulin à prières comme il
y en a dans certains pays d’Asie (je les ai vu) . mais je suis en pensée très très souvent avec Dieu, une fleur, un nuage, un arbre,
enfin la nature et même les humains et là, je remercie Dieu pour toutes ces merveilles.
Au début de ma journée, je demande à Dieu de recevoir ma journée, de m’aider à sourire aux personnes que je rencontrerai
j’aime le notre Père car c’est une prière qui me convient à l’exception de la phrase (ne nous ……….pas à la tentation
je préfère( protège nous du mal).Il m’arrive de demander la paix pour ma famille, pour le monde.Pour ainsi dire,jamais je ne prie pour moi-même. Je crois en une autre vie!!!! Par moment j’ai de grands doutes sur la virginité de la Marie, sur la présence
du corps et sang dans l’hostie. Et pourtant je suis très respectueuse de la présence de Dieu et je trouve le moment de la communion
bien trop court. Le soir je remercie Dieu pour les bienfaits de ma journée. Je ne dis pas Jésus, car …là aussi je doute n’est il pas un prophète… Désolée de vous offusquer, Il est venu, cela est certains mais……
Merci de m’avoir lu, Bonne soirée.