Deuxième dimanche de Pâques
Dans ce deuxième dimanche de Pâques nous écouterons un Evangile très connu : celui de Thomas.
Jésus apparaît, portes closes, à ses disciples qui étaient enfermés dans le Cénacle par peur des
Juifs. Ils avaient peur d’être assassinés comme Jésus.
La peur appartient aux sentiments de l’être humain. Nous avons peur de perdre le travail, la santé.
L’enfant de deux ans pleure désespéré la nuit, car il a peur que ses parents aient disparus. La fille a
peur que le garçon qu’elle aime la quitte et ainsi de suite. Comme aux disciples, Jésus nous donne sa
paix. La paix du Christ est la même du psaume 131 : « Je tiens mon âme en paix ; comme un petit
enfant contre sa mère, telle est mon âme en moi ».
Jésus montre à ses disciples les plaies de ses mains et de son côté. C’est sa marque qui le fait
reconnaître : c’est lui, le même qu’on avait cloué à la croix. Jésus porte toujours les plaies de sa
passion. Dans l’Apocalypse l’Agneau égorgé se tient débout, vivant: on voit sa blessure. La Bête par
contre est blessé et sa blessure disparaît, on ne la voit plus ( Ap 13,3 ).
Nous aussi portons les marques que la vie nous a laissées et souvent nous les gardons bien cachées
car encore elles nous font mal. Parfois nous sommes blessés par nos familles d’origine et à notre tour
nous blessons nos enfants parce que nous répétons les mêmes comportements qui nous ont blessés.
On peut dénombrer trois sortes de blessures. La première est la blessure des origines par laquelle
nous nous sommes coupés de Dieu. Elle est la cause de ce besoin que nous avons d’être
incessamment aimés et considérés de tous.
La deuxième concerne les blessures affectives qui nous touchent à un niveau psychique et qui
produisent des difficultés relationnelles. Aux numéros 239 et 240 de Amoris Laetitia le pape François
nous parle de ces blessures affectives qui mettent à dure épreuve les relations dans les familles et de
la nécessité d’entreprendre un chemin de guérison de notre histoire.
La troisième est la blessure de la vie. Celle de ceux qui ont eu une enfance dans laquelle ils n’ont
pas été (ou ils ne se sont pas sentis) désirés ou pleinement accueillis. Quand on n’a pas été désiré ou
accueilli on a à l’intérieur de soi un grand vide et un énorme manque de sens. Cette blessure a besoin
d’une profonde guérison au niveau de l’esprit.
En se faisant mettre la main dans son côté par Thomas, Jésus a guéri et son cœur et son
incrédulité.
En cet Evangile Jésus guérit aussi les blessures de notre cœur et notre incrédulité. Saint Pierre nous
parle de Jésus Christ « lui dont la meurtrissure vous a guéris » (1 P 2,24). « En croyant tu me
toucheras, comme cette femme qui toucha le pan de mon vêtement et d’emblée fut guérie.» (d’une
homélie du XII siècle).
Dans le côté de Jésus nous rencontrons la paternité de Dieu et son désir de donner à chacun de
nous l’existence qui nous rend uniques, de nous avoir comme ses enfants. Cette relation filiale avec
lui assainit nos blessures de la vie.
Giampiero